Bulletin d'information no 89

Hatem Abu Ziadeh, du syndicat de l’entreprise Zarfati, et Assaf Adiv, du groupe de défense des droits humains WAC, subissent un contrôle de police. Ils seront arrêtés peu après. Photo : M. Shwartz

Faire respecter le droit du travail - Défendre les droits fonciers

Israël/Palestine – la sécurité sert de prétexte pour saper les syndicats palestiniens

Hatem Abu Ziadeh est Palestinien et travaillait depuis dix-sept ans comme mécanicien dans la zone industrielle de Mischor Adumim, en Cisjordanie occupée. Le 31 juillet, la police a révoqué son permis de travail (qui doit être renouvelé tous les quatre mois), ce qui équivaut de fait à un licenciement. Le propriétaire israélien du garage Zarafati l’avait dénoncé, déclarant qu’il constituait un risque pour la sécurité : Abu Ziadeh aurait saboté des véhicules militaires et poussé le personnel à la révolte, et serait même officier au sein du service de sécurité de l’autorité palestinienne. « N’est-il pas étrange qu’un ouvrier jugé calme et intègre durant dix-sept ans devienne une ‹menace pour la sécurité› juste au moment où il est élu à la présidence du syndicat d’entreprise ? » se demande WAC-MAAN. Aux yeux de cette organisation israélienne de défense des droits humains, qui conseille et regroupe les travailleuses et travailleurs arabes en Israël, la sécurité est à l’évidence un prétexte pour se débarrasser d’Abu Ziadeh et détruire du même coup le tout récent syndicat.
Les cinquante ouvriers palestiniens de Zarfati s’étaient regroupés en syndicat et avaient élu Abu Ziadeh à leur tête. Le 22 juillet, les syndicalistes ont décidé à l’unanimité de faire grève pour exiger une hausse salariale (ils gagnent actuellement 4 francs l’heure) et de meilleures conditions de travail. Le propriétaire a recouru à des briseurs de grève et à des bandes de casseurs pour entraver le mouvement. Ne parvenant pas à ses fins, il a déposé une plainte mensongère contre Abu Ziadeh, qui a été licencié de fait par la révocation de son permis de travail. Chez WAC-MAAN, on est persuadé qu’il y a une logique derrière tout cela : « Lorsqu’un ouvrier a le courage de relever la tête, le patron invente des doutes sécuritaires à son sujet et la police le prive de son permis de travail. C’est simple, propre et… sournois. »
Voilà pourquoi WAC-MAAN défend les droits d’Abu Ziadeh en Israël. Car ils comprennent aussi le droit de former un syndicat. Le SOLIFONDS contribue à financer l’assistance juridique.

Escalation in struggle to reinstate head of a Palestinian workers’ committee

On January 12, the independent Trade Union Center WAC-MAAN appealed the Jerusalem Labor Court decision from 28 December 2014. The appeal, filed in the National Labor Court, demands the reinstatement of Mr. Hatem Abu Ziadeh, the head of a Palestinian Workers’ Committee at the Zarfati garage in Mishor Adumim. The appeal came after the lower Jerusalem court refused to reinstate the workers’ leader and surprisingly asserted that the employer’s refusal to negotiate with the committee was done in good faith.

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