Bulletin d'information no 88

Manifestation à Alger, le 6 mars 2014: malgré une répression systématique, la liberté d’opinion et la démocratie ne se laisseront pas museler éternellement en Afrique du Nord. Photo : REUTERS/Stringer

Démocratie en Egypte et en Algérie :
une lutte de longue haleine  

Dans ces deux pays nord-africains, les résultats des récentes élections ne présagent pas de changement fondamental. En Algérie, Abdelaziz Bouteflika a été réélu pour un nouveau mandat malgré son âge canonique et son état de santé ; en Egypte, c’est l’ancien général Abdel Fattah al-Sissi qui a été élu à la présidence à fin mai. Seront-ils les fossoyeurs du printemps arabe ?
« La lutte pour la démocratie et des conditions de travail décentes est un combat de longue haleine, qu’il faut continuer », écrit l’organisme syndical égyptien CTUWS, qui poursuit : « Il faut savoir que le peuple égyptien est privé depuis 1948 de ses droits démocratiques et de toute participation aux décisions politiques. » Le CTUWS, qui n’avait pas hésité à se confronter au régime de Moubarak, continue, avec d’autres organisations sociales, à lutter pour les objectifs de la révolution du 25 janvier 2011 : pain, liberté, justice sociale et dignité humaine.
Quant à l’Algérie, elle n’a pas connu de vaste soulèvement populaire. Les gens sont encore traumatisés par les méfaits de la sale guerre, qui a marqué les années 1990 et fait plus de 100 000 victimes. Les actions de protestation sont pourtant quotidiennes. L’ouverture aux marchés mondiaux n’a pas créé les emplois promis. Au contraire, plus d’un million de jeunes sont sans travail et les prix ont atteint des niveaux inaccessibles pour beaucoup. Maniant la carotte et le bâton, le régime est jusqu’ici parvenu à contenir le mécontentement social. Selon Rachid Malaoui, président de la confédération syndicale autonome CGATA, l’avenir est pourtant tout tracé : « Le régime doit accepter un changement pacifique et démocratique. »
Beaucoup pensent qu’une révolution a bouleversé l’Afrique du Nord au printemps 2011. Alors que ce processus semble en panne, nombre de groupements, dont la CGATA et le CTUWS, nos partenaires sur place, veulent le poursuivre. Pour ce faire,
ils comptent sur notre solidarité !