Bulletin d'information no. 69

« La compagnie suisse Glencore piétine mes droits !! » En août, des mineurs licenciés manifestaient devant l’ambassade de Suisse à Lima contre Glencore/Perubar.

Pérou – syndicats, groupements de femmes et organisations sociales s’allient contre la multinationale zougoise Glencore

Les multinationales ont des comptes à rendre !

Tout comme la cordillère des Andes, la ceinture minière s’étire du nord au sud du Pérou. Ayant pu acquérir de vastes concessions d’extraction, des entreprises étrangères rasent des montagnes entières et percent de profondes galeries dans le soussol.

Via le marché mondial, les richesses souterraines du pays (or, zinc, cuivre, étain, argent, fer et plomb) vont ensuite gonfler les bénéfices de ces entreprises.

Aussi vaste que la ceinture minière, la pauvreté ronge tout le pays. Et c’est dans les neuf provinces andines, d’où l’on extrait la plupart des minerais, qu’elle est des plus criantes, affectant entre 52 et 58 % de la population. La richesse s’en va, la pauvreté reste ! Une règle qui vaut pour tous les pays dont l’économie repose sur les exportations de matières premières. Elle s’applique tout particulièrement au Pérou, où le gouvernement a bradé les richesses souterraines à des multinationales étrangères, dont les groupes Glencore et Xstrata, basés en Suisse.

Le cas du Pérou prouve aussi que la population touchée peut s’opposer aux compagnies minières. A Tambogrande, dans le nord, 95 % des habitants ont voté contre l’extension de la mine locale. A Cajamarca, plus au sud, la population se défend contre la plus grande mine d’or à ciel ouvert d’Amérique latine. Les habitants entendent bien instaurer le développement durable et garantir le droit aux communes d’invoquer ses principes contre les sociétés minières. Les problèmes auxquels il faut remédier sont de taille : appropriation illégtime des terres par les entreprises, conditions de travail abusives et pollution de l’environnement. A La Oroya, la mine de Doe Run dépose actuellement son bilan, car elle n’a pas respecté les exigences écologiques. C’est l’aboutissement de plusieurs années d’une âpre lutte que la population a menée non seulement contre l’entreprise, mais également contre son propre gouvernement, aussi corrompu qu’empressé auprès des multinationales.

C’est à cette lutte que participe le réseau des ouvrières, des ouvriers et des habitants affectés par les activités de la multinationale suisse Glencore. Et c’est à eux que nous consacrons cette action de soutien.